

Assister le Réveil
Des Equipements Lourds
Faire face à toute les Situations
Un Bilan Complet
Pourquoi va-t-on en Réanimation ?
L'éxemple de la Personne âgé
L'éxemple du Cardiaque

Assister
le Réveil
Après
l'opération, en fonction de son état général,
le patient peut aller en salle de réanimation,
pendant quelques heures, voire quelques jours s'il est
nécessaire d'assurer une assistance pour suppléer
certaines fonctions défaillantes, en particulier
au niveau cardiaque.
On
ne peut aujourd'hui dissocier l'anesthésie de
la réanimation, qui est apparemment son contraire
: la première consiste à endormir, la
seconde à réveiller.
La
réanimation met en œuvre un ensemble de techniques
logiques permettant de remplacer ou d'assister certaines
fonctions organiques. Un malade dans le coma, par exemple,
a besoin d'être nourri par voie intraveineuse,
et il faut lui apporter parfois une assistance cardiaque
et respiratoire .

Des Equipements Lourds
La
réanimation est assurée dans des services
spécialisés, bénéficiant
d'un personnel spécialement formé. Mais
plus qu'une question d'équipement et de structures,
elle est une façon d'envisager la médecine
: si la réanimation s'effectue à l'aide
de moyens très sophistiqués, elle commence
aussi sur le bord de la route, lorsque l'on porte assistance
à un accidenté, ou sur une plage, quand
on essaie de réanimer un noyé (index,
Premiers secours).
La
réanimation représente donc l'ensemble
des moyens que l'on utilise pour suppléer aux
fonctions déficientes. Cette discipline médicale
est souvent spectaculaire : elle est mise en œuvre tous
les jours par des équipes spécialisées
comme celles du Samu ou des pompiers. Ces spécialistes
sont capables, quand faire se peut, d'apporter la bonne
réponse à une situation de détresse.
Il est souvent difficile, dans ces cas-là, de
faire la distinction entre réanimation et médecine
d'urgence.
Mais,
au-delà de ce côté spectaculaire,
la réanimation est surtout une démarche
logique, raisonnée : le médecin est conduit,
d'une part, à dresser un diagnostic, et, d'autre
part, à donner une réponse appropriée,
le tout en un temps record.

Faire face à toute les Situations
Le
médecin réanimateur est bien entendu amené
à intervenir dans des situations souvent fort
différentes. La plus difficile est sans aucun
doute celle du médecin d'urgence, appelé
au chevet d'un malade inconnu. Il s'agit, par exemple,
d'un accidenté de la route, d'une personne retrouvée
sans connaissance dans un lieu public, ou encore d'un
patient souffrant d'une maladie bien connue.
Les
premiers objectifs du médecin sont de dresser
un diagnostic rapide, afin de comprendre les causes
de la perte de connaissance, et d'évaluer les
risques pour mettre en place des mesures de secours.
Dans
le cas d'un accident de la route, par exemple, il est
bien évident que les risques principaux sont
ceux de l'hémorragie et les problèmes
posés par les fractures osseuses, en particulier
au niveau de la colonne vertébrale. Le médecin
doit donc évaluer l'ensemble de ces dangers.
Mais il ne doit pas non plus négliger d'autres
aspects de la situation : un accident de la route peut
être dû, par exemple, à un infarctus
du myocarde, le conducteur ayant perdu le contrôle
de son véhicule au moment de la crise.

Un Bilan Complet
A
l'hôpital, le réanimateur dispose de moyens
plus sophistiqués qui lui permettent de connaître
exactement l'ampleur des dégâts et des
problèmes. En quelques minutes, il obtient un
bilan sanguin et électrolytique (index, Bilan
biologique) qui l'autorise à parer au plus pressé,
par exemple à effectuer une transfusion sanguine
en cas d'hémorragie trop importante.
Très
rapidement, il peut avoir aussi un bilan radiologique
et, éventuellement, un scanner (index, Imagerie)
qui lui permettent de découvrir la cause ou les
effets de l'accident.
Il
met alors en œuvre les moyens techniques nécessaires
pour corriger les troubles observés, qu'il s'agisse
de troubles cardiaques, rénaux, endocrinologiques
(comas diabétiques) ou toxiques (intoxications).
- La réanimation cardiaque fait appel à
des moyens de plus en plus sophistiqués, en ce
qui concerne non seulement les médicaments, mais
aussi les équipements. L'équipement classique
de la réanimation cardiaque est le « défibrillateur
», un appareil qui sert à produire des
chocs électriques. ? l'aide d'une plaque métallique,
on fait circuler brièvement un fort courant électrique
à travers la poitrine, ce qui permet de faire
repartir un cœur défaillant ou d'arrêter
une fibrillation ventriculaire (index, Troubles du rythme).
Aujourd'hui,
le cardiologue a à sa disposition des outils
beaucoup plus modernes, afin de corriger certains troubles
du rythme ou d'assurer une perfusion correcte des artères
coronaires (index, Anatomie du cœur). - Une dialyse
rénale peut aussi être pratiquée
dans le service de réanimation, en cas d'insuffisance
rénale aiguë (index, Néphrologie)
post-opératoire. - Les respirateurs artificiels
permettent de suppléer à une respiration
déficiente. - La surveillance urinaire est effectuée
à l'aide de sondes, lorsque l'on craint une insuffisance
rénale. La simple mise en place d'une sonde permet
de mesurer en permanence l'excrétion urinaire
et de réaliser des examens sur les urines. -
Les paramètres biologiques sanguins sont, enfin,
contrôlés en permanence. Le malade étant
constamment sous perfusion pour son alimentation par
voie veineuse, on réalise plusieurs fois par
jour des prélèvements pour analyser les
constantes sanguines, et en particulier le ionogramme.
Cette surveillance permet d'adapter sans cesse l'alimentation
(quantité de liquides et de sels minéraux)
à l'état de déshydratation du malade.

Pourquoi va-t-on en Réanimation ?
Ces
techniques de réanimation sont employées,
bien sûr, à la suite d'une opération
quand il y a des complications ou lorsque le malade
est très fragile (insuffisance cardiaque, respiratoire
ou rénale), mais aussi dans tous les cas où
une réanimation médicale est nécessaire.
Voici les causes les plus fréquentes de séjours
en service de réanimation : - le coma
: c'est la cause principale, qui exige une surveillance
constante et de haut niveau ; il existe plusieurs types
de comas, certains réversibles, d'autres définitifs
(index, Neurologie) ; - les accidents toxicologiques
: prise volontaire ou involontaire de produits
toxiques, à l'origine d'une obnubilation (benzodiazépines,
psychotropes), ou d'une insuffisance rénale ;
- les maladies infectieuses graves
(tétanos, sida au dernier stade) ; - des
accidents neurologiques (accident vasculaire
cérébral, hémorragie méningée)
; - les polytraumatismes (accidents
de la route) ; - les maladies nécessitant
une réanimation métabolique afin
de rétablir les grands équilibres sanguins
: coma diabétique, insuffisance surrénalienne,
insuffisance rénale.

L'éxemple de la Personne âgé
La
déshydratation de la personne âgée
est une cause fréquente d'hospitalisation en
service d'urgence et elle s'explique par l'accumulation
de troubles divers (et souvent aussi par un abus de
certains médicaments) qui provoquent l'apparition
d'un état à la limite du coma.
Chez
une personne âgée, les maladies s'additionnent
souvent les unes aux autres : la déshydratation
provoque une insuffisance fonctionnelle du cœur et des
reins, ce qui suscite une aggravation des troubles hydriques
(index, Physiologie du rein). D'autre part, du fait
de la déshydratation, les médicaments
ont tendance à s'accumuler, et ils possèdent
chacun leur toxicité propre, en particulier chez
les personnes âgées.
Une
fois le patient hospitalisé, le médecin
procède à un examen clinique pour évaluer
l'état de conscience et celui des principales
fonctions, notamment au niveau cardio-respiratoire.
La déshydratation est facilement repérable
avec le « signe du pli » : lorsque l'on
pince la peau, elle reste pliée quelques instants
avant de reprendre son aspect d'origine.
Le
réanimateur installe d'abord les principales
voies afin de réhydrater son malade et de mesurer
ses pertes : il met en place un cathéter intraveineux,
sur lequel il branche une perfusion, et il pose une
sonde urinaire, afin de mesurer la quantité d'urine
excrétée par le rein. Si nécessaire,
il met le malade sous monitorage cardiaque pour surveiller
en temps réel les contractions du cœur et ses
éventuelles anomalies.
Le
premier bilan, effectué sur une prise de sang,
révèle immédiatement la situation
des liquides de l'organisme : l'examen le plus significatif
est l'ionogramme, qui permet de connaître les
concentrations exactes dans les liquides de l'organisme
des principaux électrolytes, c'est-à-dire
le sodium (Na), le potassium (K) et les bicarbonates.
Rappelons
en effet que le milieu intérieur est un liquide,
le sérum, qui est composé d'eau mais aussi
de nombreux élements minéraux. Afin de
reconstituer ce liquide, il faut non seulement perfuser
de l'eau, mais additionner à celle-ci de nombreux
éléments, en particulier des sels de sodium,
de potassium, de sucre, pour lui donner une composition
assez proche du sérum physiologique.
En
fonction des résultats du ionogramme, le réanimateur
prescrit le nombre de litres de sérum qu'il faudra
perfuser dans la journée (en moyenne deux à
trois litres, sachant que le malade ne boit pas et ne
mange pas), ainsi que les quantités en grammes
des différents électrolytes qu'il faudra
rajouter dans les perfusions.
Parallèlement,
les autres examens biologiques, comme la numération-formule
sanguine, et complémentaires, à l'instar
des radiographies (index, Examens complémentaires),
orienteront les médecins vers la cause de la
maladie. Mais il faut noter que la seule réhydratation
a souvent des résultats spectaculaires, rétablissant
l'équilibre hydrique de l'organisme et permettant
l'élimination des toxines.

L'éxemple du Cardiaque
L'infarctus
du myocarde est également une cause fréquente,
et parfaitement justifiée, d'hospitalisation
dans un service de réanimation. En effet, un
infarctus exige une surveillance attentive dans les
premières heures, en raison du risque de collapsus
(chute rapide, voire mortelle, de la tension artérielle),
et parce qu'il y a un risque important d'aggravation.
Dans
ce cas-là, et si possible, on n'attend pas d'être
à l'hôpital pour commencer les soins intensifs.
Ils débutent souvent dans la voiture du Samu,
parfaitement équipée en hommes et en matériel
pour assurer ce type de soins.
Comme
dans le cas précédent, les premiers gestes
du médecin consistent à mettre en service
des voies d'abord, c'est-à-dire à installer
une perfusion veineuse (en cas de collapsus, il sera
difficile et peut-être impossible de piquer le
malade). Une fois le patient perfusé et surveillé
à l'aide d'un électrocardiogramme, le
médecin tente de déboucher ses artères
obstruées à l'aide d'un médicament
thrombolytique. Il s'agit d'un produit, qui, injecté
rapidement dans la circulation, dissoudra le caillot
qui bouche l'artère. Il est préférable
d'effectuer ce geste à l'hôpital, à
l'aide d'un cathéter installé dans l'aorte,
et sous contrôle radiographique, afin de bien
injecter le produit dans l'artère bouchée.
Il est important que ce geste soit réalisé
dans les heures qui suivent le début de la crise
(index, Infarctus du myocarde).
Quel
que soit le résultat de cette intervention, le
malade doit en principe rester quelques jours en service
de soins intensifs, en raison de la douleur provoquée
par l'atteinte coronarienne, et, surtout, parce qu'il
faut contrôler constamment l'évolution
et l'étendue de la maladie cardiaque. Plusieurs
fois par jour, on réalise des examens biologiques,
précisément pour surveiller l'évolution
de la maladie.
Lorsque
l'infarctus est stabilisé, le malade peut rejoindre
un service de cardiologie, où il commence sa
rééducation.
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